[FOUCHÉ (Joseph), duc d'Otrante (1759-1820] - Lot 310

Lot 310
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Estimation :
3000 - 4000 EUR
[FOUCHÉ (Joseph), duc d'Otrante (1759-1820] - Lot 310
[FOUCHÉ (Joseph), duc d'Otrante (1759-1820] Rapport au Roi sur la situation de la France et sur ses relations avec les armées étrangères par S. Ex. le Ministre de la Police générale [suivi du Deuxième Rapport] Rapport au Roi sur l'intérieur de la France par son excellence le Ministre de la Police générale [suivi du Troisième Rapport] 3eme Rapport fait au Roy par le duc d'Otrante Ministre de la Police générale. En français, manuscrits sur papier, l'un sur papier bleuté, fine écriture cursive à l'encre brune, dernière ligne de chaque page copiée à l'encre plus dorée. Texte non signé mais chaque rapport se termine par l'initiale «F» pour «Fouché». France, le premier rapport est daté 14 août 1815 ; les autres rapports ne sont pas datés. Premier rapport, cahier de 4 ff., petit in-4, non relié. Dimensions : 160 x 204 mm. - Second rapport et troisième rapport, deux cahiers cousus, 10 ff. + 6 ff., grand in-4, non relié. Dimensions : 180 x 247 mm. Fouché, jugeant que la monarchie est le régime qui permettra au mieux à la France de retrouver sa souveraineté, contribue fortement au retour sur le trône de Louis XVIII, et devient le 9 juillet 1815 son ministre. Une cabale puissante des anciens émigrés (on rappellera que Fouché avait voté la mort de Louis XVI) est alors déclenchée contre lui. Le roi le nomme, pour l'éloigner, ambassadeur à Dresde où il fut victime de la loi des régicides du 12 janvier 1816. Il perdit ses fonctions et l'autorisation de résider en France. Il se retira à Prague, se fit naturaliser autrichien en 1818, et mourut à Trieste en 1820. Les présents rapports de Fouché furent publiés à Paris en 1815 (exemplaire, Paris, BnF 8-LB48-2809) mais édités sans nom d'imprimeur. Toutefois nous notons des différences entre les textes manuscrits et l'impression de 1815 : une étude comparative est nécessaire, certaines différences sont importantes. Un manuscrit est conservé aux Archives nationales (Intérieur. Police politique. Série PP. Cote : F/7/6789) : il faudra aussi le confronter aux présents manuscrits. Le troisième rapport est une charge virulente contre le parti de Monsieur. D'après Waresquiel, ce troisième rapport n'a jamais été présenté au roi et a été publié après le départ de Fouché du ministère. «I should say that Fouché's report to the king of the interior was the truest representation of this country that could be given» (cite par E. Waresquiel, Fouché. Les silences de la pieuvre (2014), notes du chapitre 40, no. 74 : C. Arbuthnot to the Earl of Liverpool, 30 October 1815). Fouché livre ici, à la veille de son exil permanent, une vision lucide de la France, tentant si possible de surmonter la disgrâce royale. Il n'y arrivera jamais et ne reverra pas sa «Patrie». Notons que les derniers mots de notre version manuscrite indique à la fin de la «Lettre adressée au roi par les ministres lors de leur retraite en 1815» : «C'est pourquoi nous osons la supplier de croire aux regrets que nous éprouvons de ne pouvoir continuer plus longtems à la servir et aux voeux que nous formons pour la prospérité de Votre maison et pour le salut de la Patrie». Dans la version imprimée en 1815, les derniers mots sont : «[...] pour la prospérité de sa maison et le salut de la France». Ces manuscrits sont sertis d'un CBC no. 215023.
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