GABRIEL VIARDOT (1830-1906) ET MASATOSHI HAMADA (XIX-XXE) - Lot 4

Lot 4
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GABRIEL VIARDOT (1830-1906) ET MASATOSHI HAMADA (XIX-XXE) - Lot 4
GABRIEL VIARDOT (1830-1906) ET MASATOSHI HAMADA (XIX-XXE) Exceptionnel meuble cabinet de présentation en bois teinté à caisson galbé agrémenté d'un décor sinisant avec des dragons et des chiens de Fô sculptés. Les panneaux des portes laquées par le célèbre laqueur japonais Hamada. présentent un décor de bouquets de fleurs dans des vases sur une sellette. Estampillé « G Viardot Paris 1885 ». H. : 232 cm   P. : 61 cm  L. : 148 cm Signé du tampon cachet signature du laqueur Masatoshi Hamada. Exécuté probablement pour l'exposition Universelle d'Anvers en 1885, même année que notre meuble, où il reçut une médaille d'or. Meuble caractéristique du « mobilier genre chinois-japonais » que Gabriel Viardot a pu observer notamment à l'Exposition Universelle de 1867. Manque les tires fonds. Quelques manques au décor. GABRIEL VIARDOT Le meuble que nous présentons à la vente est tout à la fois un exemple remarquable des créations de Gabriel Viardot ainsi que le reflet du goût d'une époque pour le japonisme. En 1853, le Japon s'ouvre à marche forcée sur le commerce avec l'Occident, provoquant l'arrivée en Europe de nombreux objets ainsi que la découverte d'une esthétique nouvelle qui suscitent un engouement important des artistes et du public. Baudelaire évoque dans sa correspondance , dès 1862, les "japonneries" qu'il achète dans des commerces spécialisés qui se développent à Paris. Des artistes comme James Tissot, Manet, Degas, Monet, Fantin-Latour font partie, eux aussi, des amateurs de créations japonaises et contribuent à leur diffusion, tout comme les expositions universelles parisiennes de 1878, 1889 et de 1900. A partir des années 1870, collectionneurs (Henri Cernuschi, Emile Guimet ) et artistes partent à la découverte du Pays du Soleil Levant, ce qui ne fait qu'augmenter l'engouement du public pour cette nouvelle esthétique. Après une formation de sculpteur sur bois, Gabriel Viardot fait partie des précurseurs du nouveau genre "chinois-japonais". Suivant l'engouement de ses contemporains, il réalise de petits meubles dont il révolutionne le style. Le succès est tel qu'en 1872, le critique d'art Philippe Burty invente le terme de "japonisme". Viardot sera l'un des principaux diffuseurs de ce style. Il fabrique de nombreuses vitrines et sellettes en accord avec la passion des élites pour les objets d'art, les bronzes et les bibelots. Son atelier compte une centaine de personnes, ébénistes ou sculpteurs, ce qui lui permet d'honorer aussi bien des commanditaires prestigieux ( par exemple une chambre à coucher et un bureau pour Georges Clémenceau) que des commerces spécialisés. Ses créations sont célébrées pour leur parfaite exécution et il reçoit de nombreuses médailles lors des Expositions Universelles. Il signe régulièrement ses oeuvres mais ne paraît dater que certaines réalisations, le plus souvent celles qu'il juge importantes. Ce qui est le cas de notre meuble de présentation, daté de 1885, année où Gabriel Viardot reçoit la médaille d'or à Anvers. Alors que d'ordinaire il utilise des panneaux directement importés de Chine ou du Japon, il fait, ici, intervenir le laqueur Masatoshi Hamada qui réalise le décor des portes et signe son travail, confortant ainsi le caractère prestigieux de cette oeuvre. Le dragon ornant la corniche de notre armoire, animal fétiche de Viardot, est ici associé à un décor de végétaux fleuris et de vases qui correspond au vocabulaire ornemental du célèbre ébéniste. A la suite de la médaille d'or de 1885, Viardot est décoré de la Légion d'Honneur et chacune de ses participations sera synonyme de succès. Apprécié de ses contemporains, ses meubles sont aujourd'hui présents dans de nombreuses collections particulières mais également exposés dans les musées les plus prestigieux.
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